Un colossal travail de numérisation, entamé en 2002, vient de porter ses fruits : 43.000 pages et 150.000 dessins, y compris des documents manuscrits, sont désormais accessibles à tous, sous forme d’images ou de textes retranscrits. Un régal pour les amoureux des sciences et une mine pour les biologistes.
Quelle bonne idée et quel travail ! Derrière un site à l’allure sobre et au nom austère – The Complete Work of Charles Darwin Online –, se cachent des dizaines de milliers de documents d’une valeur inestimable : les œuvres complètes de Charles Robert Darwin, le père de la théorie de l’évolution, du Voyage du Beagle (la navigation qui a donné tant d’idées au grand homme) à l’Origine des espèces (son œuvre maîtresse). Depuis 2002, époque à laquelle a été déjà lancé un site pilote (The writings of Charles Darwin on the web), des centaines de personnes ont travaillé à ce projet. Car il fallait bien plus de cinq ans pour rassembler et numériser la production de ce scientifique prolifique.
Il s’agit bien des œuvres complètes puisque l’on trouve rassemblés à la fois les publications (« Le site contient au moins un exemplaire de toutes les publications connues de Darwin » promet l’introduction) et les documents manuscrits non publiés. Pour l’essentiel, les originaux proviennent de la bibliothèque de l’université de Cambridge, à l’origine du projet. D’autres ont été confiés momentanément par des institutions ou des particuliers, le temps d’un passage au scanner.
Le travail a été plus loin que le scan puisque les textes ont été retranscrits. L’ensemble représente finalement 43.000 pages de textes dans lesquels on peut effectuer des recherches sur mots-clés. En tapant man ape (homme singe), on récolte 116 documents…
Fouiller dans cet immense trésor est d’ailleurs plutôt simple, surtout pour les publications. Il suffit de choisir un livre (on peut aussi passer par l’introduction où, tout en bas, sont proposées les images des livres rangés comme dans une bibliothèque, n’attendant qu’un clic). La fenêtre affiche l’image du document à droite (en commençant par la couverture) et sa retranscription à gauche. On peut même réaliser des copier-coller… Un curseur fait défiler les pages. La recherche dans les manuscrits est un peu plus fastidieuse mais c’est aussi un plaisir de compulser ces écrits. Il ne manque que l’odeur du papier…
A la seule condition de ne pas être arrêté par la langue de Shakespeare, biologistes, historiens des sciences et simples curieux apprécieront sans doute de pouvoir ainsi retourner aux sources du darwinisme, parfois mal assimilé. On peut aussi s’offrir une balade parmi ces milliers de pages, à la recherche de citations exactes ou de documents iconographiques. En cherchant bien, on peut même trouver la route du Beagle qui a conduit Darwin autour du monde entre 1831 et 1836.
Il y a même ses carnets de voyage en mp3! C’est surtout interessant de voir comment réfléchi un vrai scientifique, comment il construit sa méthode scientifique. Bref à mettre entre toutes les mains!
C’est une superbe idée. Cela donne les sources à tous ceux qui veulent se battre contre les créationnistes.
Il y a même ses carnets de voyage en mp3! C’est surtout interessant de voir comment réfléchi un vrai scientifique, comment il construit sa méthode scientifique. Bref à mettre entre toutes les mains!