http://www.franceinter.fr/emission-l-edito-eco-ete-nouvelle-bataille-dans-le-telephone-mobile
Hier la société canadienne RIM (Research In Motion) a présenté cinq nouveaux modèles de Blackberry. Les Blackberry ne sont pas de belles mûres noires dont vous pourriez faire de la confiture, mais des téléphones très bien faits pour lire et écrire des courriers électroniques. Dans les années 2000, ça a fait un tabac auprès des cadres toujours entre deux avions, et puis ça a gagné le grand public, au point que RIM est même devenu l’an dernier l’un des premiers fabricants mondiaux de téléphones mobiles. Mais la concurrence est rude dans le mobile et plus encore dans le « smartphone », le mobile dit intelligent. Ces derniers mois, RIM a licencié et dévissé en Bourse. Pour rattraper la concurrence, l’entreprise a lancé ces nouveaux modèles.
Qui sont les concurrents de Blackberry?
Il s’agit surtout de deux entreprises dont je suis sûr que vous avez entendu parler : Apple et Google. Apple, ce n’est pas très étonnant. La firme fait un malheur depuis maintenant quatre ans avec son iPhone, un téléphone branché sur Internet avec lequel on peut notamment regarder ses courriels. Au deuxième trimestre de cette année, elle en a vendu plus de 20 millions, soit 150 à la minute. Mais Google, c’est plus surprenant. Il ne vend pas de téléphones. On le connaît surtout comme un moteur de recherche sur Internet. Seulement voilà Google ne se contente pas de vous trouver 2 millions de réponses en 0,3 secondes, il se déploie tous azimuts. Il a ainsi lancé un logiciel gratuit, Android, qui sert à faire fonctionner les smartphones. Des fabricants asiatiques comme Samsung ou HTC se sont précipités dessus pour le mettre dans leurs téléphones. Résultat : Android est devenu en trois ans le logiciel le plus implanté dans les smartphones, et Google se paie avec la pub qui passe sur internet via les téléphones.
Cela va très très vite apparemment.
Dans les technologies de l’information on compte en mois ou en semaine et non en année comme du temps de la splendeur de Microsoft. Et contrairement à ce qui se passe souvent ailleurs, la concurrence peut venir de partout, y compris et surtout de quelqu’un qui est dans un métier apparemment totalement différent. Le désormais très puissant Google a ainsi craint d’être détrôné par le réseau social Facebook, qui compte 750 millions d’utilisateurs dans le monde, soit presque un humain sur dix. Après plusieurs échecs, Google a forgé un nouveau service, Google +, qui fonctionne en cercles d’amis. Lancé il y a un mois, Google + aurait déjà, tenez-vous bien, 25 millions d’adeptes. Oui, cela va très très vite.
Et les Français là-dedans ?
Cela se dit vite aussi : zéro. Ils sont absents. Les Européens aussi d’ailleurs. Nokia est en train de devenir un producteur secondaire. Il vend beaucoup de mobiles mais pas cher. Les technologies de l’information semblent un domaine réservé à l’Asie qui fabrique et à l’Amérique qui conçoit, avec des entreprises comme Google, Apple ou Amazon qui inventent sans arrêt de nouveaux produits, créent de nouveaux besoins, font bouger les barrières et jusqu’à nos façons de penser. Et ils ne se contentent plus de se faire concurrence les uns avec les autres. Amazon, qui avait été créé pour être une librairie sur le Net, est ainsi en train de devenir un hypermarché en ligne. En cherchant sur internet des couches et des sacs poubelle, c’est là que j’ai trouvé les moins chers. Ce match ne se joue pas entre firmes de l’électronique et de l’Internet. Amazon veut devenir le premier distributeur mondial devant Wal-Mart – et Carrefour. Et là encore, attention : ça pourrait aller très, très vite.