La parabole des rameurs: Le monde du travail aujourd’hui

Un collègue m’a donné cette jolie allégorie de notre quotidien.

Une firme japonaise et une société française décident de faire une course d’aviron.
Les deux équipes s’entraînent dur. Les japonais gagnent avec plus d’un kilomètre d’avance. Les français sont très affectés. Leur management se réunit pour rechercher la cause de l’échec.
Une équipe d’audit constituée de seniors managers est désignée. Après enquête, ils concluent que l’équipe japonaise est constituée de huit rameurs pour un barreur, alors que l’équipe française a un rameur pour huit barreurs. A la lecture de l’audit, le management décide de louer les services de consultants. Après avoir perçu d’énormes honoraires, ils rendent leur avis : l’équipe française doit avoir plus de rameurs et moins de barreurs. La structure de l’équipe française est réorganisée. mais comme personne ne veut devenir rameur, il est décidé de créer quatre postes de barreurs superviseurs, trois de barreurs de super intendant assistants managers. Les français mettent ainsi en oeuvre un système de stimulation pour encourager le seul rameur de l’équipe à travailler beaucoup plus. Baptisé “LA QUALITE ET LE ZERO DEFAUT”, il repose sur des réunions, des dîners et une prime sur objectif pour le rameur. La course a lieu, et cette fois, les japonais gagnent avec deux kilomètres d’avance. Humiliée, la direction française licencie le rameur, stoppe la mise en chantier d’un nouvel aviron, vend le bateau et annule tout investissement. Puis elle récompense les barreurs managers de leurs efforts en leur donnant le prix de la performance. Enfin, elle distribue l’argent économisé par ces mesures de restriction à tous les directeurs seniors.

 

Comment dégager des économies sur la fonction publique.

En ces temps de vaches maigres, il faut dégraisser la fonction publique et mettre au travail les fainéants congénitaux qui y travaillent. Comment y parvenir?

En utilisant le “lean management” bien sûr…

Le “lean manufacturing” est une méthode de management et d’organisation de production de biens et de services qui a fait ses “‘preuves” dans diverses entreprises, en augmentant de manière faramineuse les performances et en limitant de manière drastique les gaspillages en temps et en matières premières, le tout avec la participation et le consentement (au moins dans un premier temps) des salariés.

On en voit un exemple dans cet extrait :

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Lisez cet article de “l’usine nouvelle” et pleurez (ou souriez c’est selon)…

http://www.usinenouvelle.com/article/et-si-l-etat-se-mettait-au-lean.N162328

Gageons que les risques psychosociaux ont encore de beaux jours devant eux…

 

 

 

Loïc Wacquant et la valeur travail.

Ci-aprés l’excellente vidéo du sociologue Loïc Wacquant qui évoque la valeur travail et les blocages mentaux que nous avons pour beaucoup à ce sujet. Ce passage est tiré d’un autre film de Pierre Carles que je vous recommande également vivement : Danger Travail. Torrent est ton ami à ce sujet comme à celui de tant d’autres…

J’adore…

Le monde des systèmes et des supersystèmes cognitifs. Conflits et coopérations. Vers le post-humain.

Encore un super article passionnant avec pleins de concepts indispensables à une vision lucide du monde. La totalité en deuxième partie.

Le modèle de soi qui donne à un système cognitif toute sa puissance compétitive est différent. Il est doté d’une propriété qui lui ouvre au moins virtuellement des possibilités innombrables, celle de pouvoir contribuer à la formulation d’hypothèses s’affranchissant des expériences précédemment vécues par le système. C’est précisément en cela que réside la capacité du système cognitif, non pas de s’affranchir des déterminismes, mais de faire des hypothèses ne tenant pas compte des déterminismes déjà expérimentés et mémorisés.

Le fait que le modèle du soi propre au système cognitif échappe aux déterminismes linéaires et puisse formuler des hypothèses sur un mode presque aléatoire permet au cerveau d’abord, au corps tout entier du système cognitif ensuite, de se comporter dans le monde réel en machines à inventer. Le bénéfice en terme de compétitivité de l’émergence d’une telle propriété a été immédiat. Le cerveau du système cognitif, enrichi par le modèle (imaginaire ou halluciné) d’un soi pouvant librement imaginer de modifier le monde afin de le transformer a priori, est devenu un compétiteur redoutable à l‘égard des systèmes non cognitifs qui n’évoluent que beaucoup plus lentement et le plus souvent a posteriori seulement d’un évènement perturbateur.

Ces deux petits extraits m’ont poussés à la réflexion suivante : l’avantage de l’espèce humaine sur toutes les autres formes de vies connues est sa double capacité à transmettre un savoir sous forme de traditions et de remettre en question à chaque génération ces mêmes traditions. Ces deux facultés qui s’opposent et se complètent, la nouveauté devenant la tradition de la génération suivante, assurent une adaptation permanente des humains à leur milieu, même s’ils sont la cause des boulversements de leur environement.

Les systèmes cognitifs assemblés en SSC (super systèmes cognitifs) ont très vite, nous l’avons indiqué précédemment, exporté sur des réseaux de supports physiques externes à eux un certain nombre de représentations du monde, construites initialement dans les cerveaux des systèmes cognitifs individuels et s’étant révélées efficaces pour contribuer à la survie de ces systèmes. C’est ce mécanisme qui a donné naissance aux mémoires sociales les plus variées, depuis les mythes jusqu’aux programmes éducatifs enseignés dans les écoles. Si les contenus de ces mémoires ont été conservés et améliorés, ce n’était pas par ce qu’ils étaient vrais dans l’absolu (notion qui n’a pas de sens dans l’approche retenue ici) mais parce qu’ils étaient les plus propres à faciliter la survie des groupes et des individus qui s’y référaient. C’est ainsi que les mythes fondateurs, croyances religieuses et superstitions diverses sont apparus et ont continué à se développer du fait des références utiles à la survie qu’ils apportent aux systèmes cognitifs individuels et aux SSC. Ceci en dépit du fait que ces mythes, au regard des critères de la scientificité que nous allons présenter ci-dessous, ressemblent à des “mensonges ” ou tout au moins des illusions.

J’aime beaucoup cette explication de l’utilité des illusions! Cela parrait effectivement tellement logique!

Les contenus des mémoires scientifiques ne sont pas plus « vrais » au sens ontologique que ceux des mémoires mythologiques. Ils sont seulement plus efficaces puisqu’ils représentent la globalisation réutilisable par tous d’un nombre considérable d’expériences « réussies ». Autrement dit, ils contribuent à construire un monde que l’on pourrait dire scientifique ou rationnel qui se superpose au monde naturel et qui le modifie en permanence dans la mesure où la machine à inventer des SSC continue à fonctionner sur le mode de la production de contenus scientifiques.

J’ai envie de me revendiquer comme un représentationiste! Il n’existe pas de réel en soi. Seulement des représentations créées à partir de nos perceptions. On invente un modèle du monde qui nous sert d’environement d’interaction. Et l’on revoit ce modèle à chaque fois que nécessaire pour qu’il colle à à nos sensations. Ce processus nous permet de nous optimiser et améliorer nos chances de survie.

Les systèmes cognitifs sont en compétition les uns avec les autres. En simplifiant on dira qu’une première lutte pour la survie oppose les SSC scientifiques aux SSC privilégiant des représentations mythologiques. Vu l’efficacité des représentations scientifiques, on pourrait penser que les premiers l’emporteront inévitablement sur les seconds. Mais les connaissances scientifiques, bien qu’étendues, ne peuvent suffire à répondre à toutes les questions que les cerveaux des systèmes cognitifs se posent sur le monde. Donc, au sein même des SSC scientifiques persistent avec succès des représentations mythologiques dont s’inspirent beaucoup d’individus. Elles sont transmises tout naturellement par les langages, qui sont les vecteurs, non seulement des contenus de communication scientifique, mais de la prolifération d’entités informationnelles réplicantes n’ayant rien de particulièrement rationnel et que l’on désigne par le terme de mèmes.

Mais il y a un défaut à ce processus d’optimisation. Notre besoin d’avoir un modèle qui répond à toutes les questions nous pousse à croire à n’importe quoi plutot que d’admettre notre ignorance. C’est tellement simple et évident comme explication du fait religieux! Renforcé par notre mimétisme sociale, la modélisation a ses défauts qui vont à l’encontre de l’efficacité.

Par ailleurs et surtout, les corps et cerveaux des individus ou systèmes cognitifs individuels qui se regroupent au sein des SSC scientifiques ne sont pas entièrement dédiés à la construction de représentations scientifiques du monde. Quand il s’agit de corps biologiques (et non de corps artificiels), leurs héritages génétiques provenant de millions d’années d’évolution les laissent sensibles à des motivations qui peuvent venir en contradiction avec la rationalité scientifique (par exemple la défense exacerbée du territoire et la haine de l’autre considéré comme un rival). Au sein même de ceux des SSC que l’on pourrait globalement considérer comme des sociétés scientifiques ou technoscientifiques, les contenus de mémoire mythologiques réactivés en permanence par des héritages génétiques ou épigénétiques persistants depuis le fond des âges peuvent être bien plus nombreux que les contenus de mémoire provenant de la construction scientifiques. Les SSC à ciment principalement traditionaliste ou mythologique, dont certains sont aussi en partie des SSC scientifiques, sont finalement aussi puissants, en termes d’affrontement physique, que les SSC à ciment principalement scientifique. L’issue des conflits darwiniens pour la survie qui les oppose n’est donc pas prévisible.

C’est tellement vrai! Quand on voit de grands scientifiques de renom qui font appel au spiritualisme, à dieu ou même l’âme pour expliquer ce qu’ils échouent à comprendre, on voit bien à l’oeuvre ce mécanisme de modélisation.

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Un thon robot pour l’armée américaine

Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences

Plutôt qu’une hélice, Robotuna II, directement inspiré du véritable thon, remue la queue pour progresser dans l’eau. Imaginé il y a plus de dix ans, ce robot est en voie d’être réalisé grâce à une innovation récente, les polymères électroactifs. L’US Navy est intéressée.

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Management 2.0

Management 2.0 : Wikio, l’entreprise sans murs
[ 10/04/08  – 14H48  Enjeux-Les Echos   ]
Pierre Chappaz, patron du portail d’information Wikio, est un adepte convaincu du télé-travail et du management à distance. Un management dit “2.0”, moins hiérarchique, qui prend mieux en compte l’individu, s’appuie sur des pratiques collaboratives et exploite les technologies de la communication.  
Entretien : Comment manager plus de 30 personnes réparties dans toute l’Europe depuis les bords d’un grand lac européen, un hall d’aéroport ou un web café californien ? Quels profils embaucher ? Et comment concilier vie professionnelle et vie privée ? Pierre Chappaz répond à Anne-Laurence Fitère : personnalité reconnue de l’Internet, après avoir créé Kelkoo en 1999, il a lancé et dirige le portail d’information Wikio, tout en soutenant d’autres entreprises et projets.

Durée vidéo: 10min40

http://www.lesechos.fr/management/video/300256093.htm

Le Cool Biz : faire tomber la cravate pour sauver la planète

Le Japon est entré le 1er juin dans la période dite de Cool Biz (abréviation de “cool business”)

(kurubizu en japonais)

qui durera jusqu’au 30 septembre. C’est la troisième année consécutive que le gouvernement met en place cette opération qui vise à limiter les fortes émissions de CO2 estivales, et qui rentre dans le cadre des actions de la Team Minus 6%.

Les autorités préconisent de régler la température des climatiseurs sur 28°C et donc d’adapter sa tenue vestimentaire. Typiquement, les salariés sont encouragés à venir travailler sans cravate ni veste, préférant les chemisettes et autres textiles légers. Le Premier Ministre japonais Shinzo Abe est le premier à promouvoir ce mouvement, adoptant lui-même une tenue plus décontractée dans l’exercice de ses fonctions.

Selon une enquête réalisée à l’automne dernier, 96% des japonais disent connaître le mouvement Cool Biz, et 43% le suivent sur leur lieu de travail. Par ailleurs, 93% des entreprises se disent favorables à cette initiative, surtout suivie par les grandes firmes.

D’après le Energy Conservation Center, en réglant la température des climatiseurs à 28°C au lieu de 26°C, il est possible de réaliser 17% d’économie d’énergie. A noter que le Japon dépense davantage en climatisation l’été qu’en chauffage l’hiver. Le gouvernement a évalué que pendant l’été 2006 1,14 millions de tonnes de CO2 avaient été rejetées en moins grâce au Cool Biz.

Source : Mainichi Shimbun, 21/05/2007

Article sur Wikipedia : Cool Biz

Avec le réchaufement progressif ( annoncé ) de la planète, les japonais vont vite se retrouver nus comme des vers au boulot …

Peut être le premier pays naturiste de fait … 😉

Un autre article : Le Japon tombe la veste où il est question de code vestimentaire bafoué … :):)