La manipulation

Après l’autobio de Darwin, je suis en train de lire “La soumission librement consentie : Comment amener les gens à faire librement ce qu’ils doivent faire ?” de de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois.

Je vous propose donc une petite vidéo où Jean-Léon Beauvois expose les techniques de manipulation les plus couramment utilisées.

Le mercredi 28 mars, Jean-Léon Beauvois, co-auteur du Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens (Presses Universitaires de Grenoble) est intervenu dans le cours de Richard Monvoisin « Zététique et approche critique du paranormal » à l’Université Joseph Fourier de Grenoble (les travaux des étudiants sont référencés sur ce site). Pendant deux heures, il a parlé aux élèves de licence inscrits à ce cours optionnel, des techniques de manipulation auxquelles nous sommes tous continuellement confrontés. En décrivant le pied-dans-la-porte, l’amorçage, la simple exposition (très bien maitrisée par les publicitaires) ou la technique du VELD (« vous êtes libre de »), il leur a montré qu’il était plus efficace de demander d’abord l’heure pour obtenir de l’argent et que les réponses à un sondage peuvent être biaisées par la nature des questions.

Si connaître ces techniques ne nous immunise pas contre elles, cela nous permet tout de même d’augmenter nos chances de les identifier. Mauvaise nouvelle : nous sommes beaucoup moins libres que nous le croyons naïvement.

http://www.zetetique.fr/index.php/media/videos/161-video-beauvois

La soumission librement consentie : Comment amener les gens à faire librement ce qu’ils doivent faire

Amazon.fr
Dans leur Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens,

Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens

Beauvois et Joule nous ont expliqué comment on manipulait plus efficacement autrui en s’appuyant sur son consentement qu’en le soumettant par la contrainte. Dans ce nouvel ouvrage, à prétention plus scientifique, ils poursuivent l’exposé de leur théorie de l’engagement qui s’inspire des travaux de psychologie expérimentale développés aux États-Unis. Le fait psychologique qu’ils mettent en évidence est que la parole engage le sujet parlant : nous nous sentons beaucoup plus impliqués par nos décisions que par celles des autres et nous éprouvons toujours quelque embarras à nous rétracter après avoir donné librement notre accord.Mais où est la découverte ? Que nous rechignions à nous dédire, les logiciens le savent bien et ont érigé cette répugnance en règle de non-contradiction, énoncée pour la première fois par Parménide. Que la servitude se fonde sur un acte de consentement, La Boétie s’en étonnait déjà dans son Traité de servitude volontaire Tendre Violette. Que nous ne nous sentions obligés que par notre seule volonté, Kant l’a le premier pleinement mis en valeur dans sa doctrine morale. Enfin, que nos paroles engagent tout notre être, la psychanalyse l’a dit et redit avec Freud et Lacan.

Si la théorie de l’engagement se sert de l’autorité de la science pour cautionner et banaliser les pratiques de manipulation du sentiment de liberté, le propos est peu humaniste. S’il énonce que l’homme n’adhère vraiment qu’à ce qu’il a librement consenti, c’est un formidable message éthique et démocratique. Au lecteur de juger. –Emilio Balturi

Idées clés, par Business Digest
Amener quelqu’un à faire en toute liberté ce qu’il doit faire est finalement moins compliqué qu’on ne le pense. Nous disposons d’une somme de connaissances scientifiques qui permettent de peser sur les comportements d’autrui sans qu’il s’en rende compte. Évidemment, c’est de la manipulaion, mais celle-ci peut être mise au service des causes les plus sombres comme les plus nobles. Ces connaissances relèvent de la psychologie de l’engagement. Les auteurs illustrent leurs applications dans des domaines aussi variés que la formation, le management, le marketing.

La soumission librement consentie : Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire ?