Le monde des systèmes et des supersystèmes cognitifs. Conflits et coopérations. Vers le post-humain.

Encore un super article passionnant avec pleins de concepts indispensables à une vision lucide du monde. La totalité en deuxième partie.

Le modèle de soi qui donne à un système cognitif toute sa puissance compétitive est différent. Il est doté d’une propriété qui lui ouvre au moins virtuellement des possibilités innombrables, celle de pouvoir contribuer à la formulation d’hypothèses s’affranchissant des expériences précédemment vécues par le système. C’est précisément en cela que réside la capacité du système cognitif, non pas de s’affranchir des déterminismes, mais de faire des hypothèses ne tenant pas compte des déterminismes déjà expérimentés et mémorisés.

Le fait que le modèle du soi propre au système cognitif échappe aux déterminismes linéaires et puisse formuler des hypothèses sur un mode presque aléatoire permet au cerveau d’abord, au corps tout entier du système cognitif ensuite, de se comporter dans le monde réel en machines à inventer. Le bénéfice en terme de compétitivité de l’émergence d’une telle propriété a été immédiat. Le cerveau du système cognitif, enrichi par le modèle (imaginaire ou halluciné) d’un soi pouvant librement imaginer de modifier le monde afin de le transformer a priori, est devenu un compétiteur redoutable à l‘égard des systèmes non cognitifs qui n’évoluent que beaucoup plus lentement et le plus souvent a posteriori seulement d’un évènement perturbateur.

Ces deux petits extraits m’ont poussés à la réflexion suivante : l’avantage de l’espèce humaine sur toutes les autres formes de vies connues est sa double capacité à transmettre un savoir sous forme de traditions et de remettre en question à chaque génération ces mêmes traditions. Ces deux facultés qui s’opposent et se complètent, la nouveauté devenant la tradition de la génération suivante, assurent une adaptation permanente des humains à leur milieu, même s’ils sont la cause des boulversements de leur environement.

Les systèmes cognitifs assemblés en SSC (super systèmes cognitifs) ont très vite, nous l’avons indiqué précédemment, exporté sur des réseaux de supports physiques externes à eux un certain nombre de représentations du monde, construites initialement dans les cerveaux des systèmes cognitifs individuels et s’étant révélées efficaces pour contribuer à la survie de ces systèmes. C’est ce mécanisme qui a donné naissance aux mémoires sociales les plus variées, depuis les mythes jusqu’aux programmes éducatifs enseignés dans les écoles. Si les contenus de ces mémoires ont été conservés et améliorés, ce n’était pas par ce qu’ils étaient vrais dans l’absolu (notion qui n’a pas de sens dans l’approche retenue ici) mais parce qu’ils étaient les plus propres à faciliter la survie des groupes et des individus qui s’y référaient. C’est ainsi que les mythes fondateurs, croyances religieuses et superstitions diverses sont apparus et ont continué à se développer du fait des références utiles à la survie qu’ils apportent aux systèmes cognitifs individuels et aux SSC. Ceci en dépit du fait que ces mythes, au regard des critères de la scientificité que nous allons présenter ci-dessous, ressemblent à des “mensonges ” ou tout au moins des illusions.

J’aime beaucoup cette explication de l’utilité des illusions! Cela parrait effectivement tellement logique!

Les contenus des mémoires scientifiques ne sont pas plus « vrais » au sens ontologique que ceux des mémoires mythologiques. Ils sont seulement plus efficaces puisqu’ils représentent la globalisation réutilisable par tous d’un nombre considérable d’expériences « réussies ». Autrement dit, ils contribuent à construire un monde que l’on pourrait dire scientifique ou rationnel qui se superpose au monde naturel et qui le modifie en permanence dans la mesure où la machine à inventer des SSC continue à fonctionner sur le mode de la production de contenus scientifiques.

J’ai envie de me revendiquer comme un représentationiste! Il n’existe pas de réel en soi. Seulement des représentations créées à partir de nos perceptions. On invente un modèle du monde qui nous sert d’environement d’interaction. Et l’on revoit ce modèle à chaque fois que nécessaire pour qu’il colle à à nos sensations. Ce processus nous permet de nous optimiser et améliorer nos chances de survie.

Les systèmes cognitifs sont en compétition les uns avec les autres. En simplifiant on dira qu’une première lutte pour la survie oppose les SSC scientifiques aux SSC privilégiant des représentations mythologiques. Vu l’efficacité des représentations scientifiques, on pourrait penser que les premiers l’emporteront inévitablement sur les seconds. Mais les connaissances scientifiques, bien qu’étendues, ne peuvent suffire à répondre à toutes les questions que les cerveaux des systèmes cognitifs se posent sur le monde. Donc, au sein même des SSC scientifiques persistent avec succès des représentations mythologiques dont s’inspirent beaucoup d’individus. Elles sont transmises tout naturellement par les langages, qui sont les vecteurs, non seulement des contenus de communication scientifique, mais de la prolifération d’entités informationnelles réplicantes n’ayant rien de particulièrement rationnel et que l’on désigne par le terme de mèmes.

Mais il y a un défaut à ce processus d’optimisation. Notre besoin d’avoir un modèle qui répond à toutes les questions nous pousse à croire à n’importe quoi plutot que d’admettre notre ignorance. C’est tellement simple et évident comme explication du fait religieux! Renforcé par notre mimétisme sociale, la modélisation a ses défauts qui vont à l’encontre de l’efficacité.

Par ailleurs et surtout, les corps et cerveaux des individus ou systèmes cognitifs individuels qui se regroupent au sein des SSC scientifiques ne sont pas entièrement dédiés à la construction de représentations scientifiques du monde. Quand il s’agit de corps biologiques (et non de corps artificiels), leurs héritages génétiques provenant de millions d’années d’évolution les laissent sensibles à des motivations qui peuvent venir en contradiction avec la rationalité scientifique (par exemple la défense exacerbée du territoire et la haine de l’autre considéré comme un rival). Au sein même de ceux des SSC que l’on pourrait globalement considérer comme des sociétés scientifiques ou technoscientifiques, les contenus de mémoire mythologiques réactivés en permanence par des héritages génétiques ou épigénétiques persistants depuis le fond des âges peuvent être bien plus nombreux que les contenus de mémoire provenant de la construction scientifiques. Les SSC à ciment principalement traditionaliste ou mythologique, dont certains sont aussi en partie des SSC scientifiques, sont finalement aussi puissants, en termes d’affrontement physique, que les SSC à ciment principalement scientifique. L’issue des conflits darwiniens pour la survie qui les oppose n’est donc pas prévisible.

C’est tellement vrai! Quand on voit de grands scientifiques de renom qui font appel au spiritualisme, à dieu ou même l’âme pour expliquer ce qu’ils échouent à comprendre, on voit bien à l’oeuvre ce mécanisme de modélisation.

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Débat sur le spatial de défense et les Vols habités

Discussion. Résumé des interventions des assistants

1 Il faut mobiliser la conscience citoyenne. Faire comme on fait les scientifiques avec le collectif Sauvons La recherche. Il faudrait imaginer un collectif Sauvons l’Espace.
2 Le Cnes et l’Esa font de gros efforts pour faire connaître les programmes, y compris aux scolaires. Mais cela ne touche pas encore le grand public.
Il faudrait des séries TV, des films et des romans mettant en scène des héros européens.
3 On ne sait pas vendre l’espace comme un produit grand public. Il faut y réfléchir d’urgence.
4 Les colloques et communications sur ces sujets intéressent toujours beaucoup de monde, de toutes horizons politiques, comme celui conduit à Toulouse le 29 septembre 2006 par l’association Paneurope. Mais il faudrait les décliner avec des produits dérivés.

http://www.automatesintelligents.com/manif/2007/rapportespace.html

J’ai mis en rouge cette phase extraordinaire! Nos députés préconisent d’utiliser l’influence de la télé, du cinéma et de la litérature pour pousser le grand public (pas si grand que ça visiblement car on le traite comme un enfant) à adérer au budget nécessaire à la conquête spaciale. Ca va nous changer des femmes au foyer désespérées!!!

Le verre est solide ?

Le verre est solide
A première vue, la consistance du verre ne fait aucun doute, il est bien solide et la question parait bien superflue. Pas tant que ça ! D’un point de vue physique, cette question soulève pas mal d’interrogations.

Octobre 2007 Partie intégrante de notre quotidien, le verre est loin de nous être si familier qu’il n’y parait. On peut certes le tenir dans la main, s’appuyer dessus, y verser un liquide…Les physiciens ne se fient pas à cette apparence extérieure et l’étudient minutieusement.

Un solide digne de ce nom ?

Au dessus, structure microscopique d’un cristal ; en dessous celle du verre. Photo © Clem Cousi / GNU Free Documentation License

La texture est parfois bien trompeuse. Pour répondre à la question posée, il faut connaître physiquement les caractéristiques de l’état solide. Qu’est-ce qui le distingue de l’état liquide ? Cette rigidité est conférée par les liaisons entre les atomes qui constituent le matériau. Prenons l’exemple du diamant : il comprend de nombreux atomes de carbone. En le “scrutant” à une échelle microscopique, on constate que les atomes sont liés entre eux par de fortes liaisons dites covalentes. Elles sont complétées par des liaisons ioniques qui rattachent deux pôles opposés (par exemple le sodium, Na+ et le chlore, Cl-). Cet ensemble constitue un maillage fort d’où cet aspect dur et rigide. Autre point, les atomes sont disposés dans l’espace de manière régulière et ordonnée ; comme dans la figure ci-contre (au dessus). Le solide présente une structure hexagonale, en nids d’abeilles.
Et bien chez le verre, il n’en est rien. Regardez la figure juste au dessous. Ces atomes sont répartis spatialement de manière complètement anarchique. Les distances qui les séparent sont irrégulières. Dans ce cas, le verre présente une structure proche d’un liquide.

Pas si liquide que ça

Si les physiciens ne se fient qu’à sa structure microscopique, le verre a tout d’un liquide. Difficile à croire car tout liquide qui se respect coule. Or, le verre en est loin. Certains pourtant estiment que cet écoulement s’opère également chez lui. Comment ? A regarder de plus près les vitraux épais des cathédrales ou encore de simples carreaux, on peut observer un épaississement au bas de la fenêtre. Les premières conclusions sont d’ores et déjà tirées : le verre s’épanche bien.
Cette explication est vite réfutée par les spécialistes du verre. Ils justifient cette observation par la méthode employée pour la confection des carreaux ou vitraux. Pour autant, en regardant à nouveau les propriétés due verre, les scientifiques constatent qu’en dessous de la température de fusion, température à laquelle le matériau passe d’un état solide à un état liquide, le verre présente un état n’ont pas cristallisé mais surfondu. Cette phase est la transition vitreuse. A ce moment, il présente une viscosité importante et une certaine aptitude à “couler”. Pour être plus exact, le verre flue. L’écoulement peut en effet s’effectuer mais il faut des centaines et des centaines d’années voire même plus pour observer ce phénomène. A l’échelle humaine, il est impossible de le vérifier.

Bilan : le verre n’est ni liquide, ni solide ; son état est intermédiaire. Les physiciens le qualifient de matériau amorphe. Mais le verre continue toujours d’intriguer et est une des énigmes de physique non résolues à l’heure actuelle.

Faire l’amour est-il possible dans l’espace ?

Si vous posez cette question à un responsable de la NASA, vous aurez droit à un démenti catégorique. Et si vous insistez en demandant pourquoi un acte aussi naturel et considéré comme indispensable à l’équilibre émotionnel de l’Homme, ne l’est soudain plus lorsqu’il s’agit d’envisager un isolement complet dans un vaisseau pour une durée de plusieurs mois ou années, avec tous les déséquilibres psychologiques potentiels qui peuvent en découler, vous aurez alors droit à une réponse évasive du genre “vous savez, ils n’auront vraiment pas le temps de penser à ça”, ou tout au mieux, à un sourire gêné.

A la question de savoir si l’acte d’amour a déjà été produit dans l’espace, la réponse est oui. Et même oui officiellement, puisqu’en 1982, les responsables de l’agence spatiale d’URSS ont reconnu qu’une tentative d’accouplement humain avait eu lieu à bord de Saliout 7, entre la cosmonaute Svetlana Yevgenyevna Savitskaya et un des deux autres occupants de la station, Leonid Popov ou Alexander Serebrov. Laconiques, leurs patrons se sont contentés de déclarer que l'”expérience” n’avait eu lieu que dans la perspective de concevoir le premier enfant de l’espace…

Yevgenyevna Savitskaya, entourée de Leonid Popov (à gauche) et Alexander Serebrov (à droite). Qui fut l'élu ? Crédit RKK
Yevgenyevna Savitskaya, entourée de Leonid Popov (à gauche) et Alexander Serebrov (à droite). Qui fut l’élu ? Crédit RKK

Svetlana Savitskaya, qui se met de fort mauvaise humeur lorsqu’on évoque le sujet comme si cet acte lui avait été imposé (elle était déjà mariée à l’époque avec un pilote d’essais non astronaute), est aujourd’hui mère de deux filles, nées bien après son vol.

Même si la NASA feint l’ignorance et joue un rôle de vierge effarouchée lorsqu’on aborde le problème avec ses représentants, il faut pourtant bien constater qu’elle a été en rapport avec l’universitaire Elaine Lerner pour définir et adopter un système de harnais destiné à faciliter les rapports sexuels en gravité zéro. Ken Jenks, un ingénieur du Space Biomedical Research Institute, a signé un document intitulé “sexualité dans l’espace” (Cosmic Love) où il considère qu’il s’agit là d’une bonne façon d’aborder le problème des besoins physiologiques humains en cours de mission spatiale. Il y décrit comment, en 1996, l’agence américaine avait conduit une série d’expériences destinées à déterminer les meilleures positions à adopter pour un rapport sexuel en apesanteur. Mais il ne révèle pas de quel vol il s’agissait, quatre missions de navettes comprenant au moins une femme parmi l’équipage ayant eu lieu cette année-là. Les chercheurs auraient obtenu, pour cette expérience très particulière, l’usage exclusif du pont inférieur du shuttle… Dix méthodes auraient été retenues, quatre correspondaient à une approche “naturelle”, et six utilisaient un système de harnais ou même un tunnel gonflable. Nous arrêterons là cette évocation, si ce n’est pour dire qu’évidemment, la NASA ne reconnaît aucune de ces révélations provenant pourtant d’un scientifique dûment reconnu par l’agence.

On pourrait également citer l’exemple de Mark Lee et Jan Davis, un couple d’astronautes passagers de la mission STS-47 en septembre 1992. Mariés seulement depuis un an et demi, est-il raisonnable de penser qu’ils n’aient pas été tentés par l'”expérience” dans des circonstances aussi exceptionnelles ? Bien sûr, là aussi, la NASA fait la sourde oreille. Quant aux intéressés, ils affirment que leurs horaires de travail ne leur permettaient pas de se rencontrer, l’un travaillant tandis que l’autre dormait. Bien sûr, on trouvera des gens pour le croire…

Chose curieuse, on constate que 80% des enfants d’astronautes sont des filles, toutes nations confondues. Et tout aussi curieusement, on peut noter que cette dichotomie se révèle identique pour les enfants des pilotes de chasse, qui attribuent cela au fait qu’ils traversent souvent de puissants faisceaux radar, et que les micro-ondes peuvent avoir un effet létal sur les spermatozoïdes mâles.

http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/univers/d/faire-lamour-est-il-possible-dans-lespace_10370/