Je viens de découvrir quelques similitudes intéressantes entre la vie de la Grèce il y a 2500 ans et notre actualité où l’annulation des dettes est souvent à la une des journaux
L’homme de la situation à l’époque fut Solon (~640 env.-apr. ~560) qui mis fin à la guerre civile.
Je laisse l’encyclopédia Universalis vous raconter l’histoire:
“La crise qu’il doit surmonter est de nature agraire, mais ses répercussions se font sentir sur tous les plans. À la fin du VIIe siècle, le petit propriétaire foncier n’arrive plus à vivre. Il lui faut emprunter. Comme gage, il ne peut donner sa terre, alors probablement inaliénable, mais seulement la récolte à venir. S’il est contraint à plusieurs emprunts, celle-ci cesse de lui appartenir. Il tombe au rang de métayer, versant au créancier une redevance du sixième de la récolte, d’où le nom d’hectèmore (sizenier) qui lui est donné. S’il contracte de nouvelles dettes, il n’a plus que son corps à offrir et l’esclavage le menace.
La gravité du conflit vient de ce que le prêteur est l’aristocrate du cru qui, seul, a des disponibilités. Les dettes annulant la liberté d’exploitation du paysan, il est en passe d’imposer sa maîtrise absolue à la vie locale : dans une société agraire, la capacité politique est liée à la terre. L’hectèmore, qui a perdu la disposition de la sienne, cesse sans doute d’être citoyen, l’esclave sûrement. L’indignation qui en résulte est au même titre que la misère à l’origine de la révolte qui soulève les pauvres contre les riches et qui a pour objet l’abolition des dettes et une redistribution des terres
La seisachtheia (rejet du fardeau) est le remède de Solon : il annule les dettes sur le corps. Implicitement, le statut d’hectèmore est aboli ; le paysan redevient son maître et citoyen. Mais Solon refuse obstinement de partager les biens nobles. N’yant pas satisfait les revoltés tout en imposant de lourds sacrifices à leur adversaires, il mécontente tout le monde et son oeuvre est violemment attaquée.”
La suite on la connaît, malgré son impopularité du moment, Solon va progressivement mettre en place les lois et les institutions du modèle démocratique que nous utilisons aujourd’hui.
“L’HISTOIRE NE SE RÉPÈTE PAS ELLE BÉGAIE” (Karl Marx)
Je vous propose ce court article du monde très intéressant sur l’histoire de la dette publique
Le problème de la dette publique surgit aujourd’hui avec une extrême urgence sur la scène économique, politique et médiatique. Par un jeu de dominos pervers, plusieurs pays de la Communauté européenne sont au bord de la banqueroute (Irlande, Grèce) ou mis en danger par l’explosion de leur dette publique (Portugal, Espagne, Italie), tandis que les Etats-Unis sont minés par leur déficit abyssal.
L’acuité de la crise financière et le désarroi des politiques incapables de la juguler expliquent la panique qui a saisi les marchés et l’angoisse qui a envahi les citoyens. Non que la question de la dette américaine ou du déficit des Etats européens ait été ignorée au moment du traité de Maastricht, en 1992, mais la tournure prise par les événements depuis 2008 lui confère le statut peu enviable de péril inouï.