Site de l’émission Daniel Cohn-Bendit, aujourd’hui député européen, mais toujours symbole de « l’esprit de mai » dont il fut le leader charismatique, rencontrait Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de Jean-Pierre Raffarin. Luc Ferry, connu pour avoir le premier formulé une critique intellectuelle de l’héritage de 68 dans un livre paru en 1985 avec Alain Renaut et sous-titré Essai sur l’antihumanisme contemporain. Première formulation, en vérité d’une critique philosophique de 68, reprise et amplifiée dans les années 90, et qui annonça le retour durable d’un certain moralisme.Dans le domaine politique, la droite française, par prudence, n’avait jamais explicitement visé la génération rebelle. Il a fallu attendre le candidat de la rupture, Nicolas Sarkozy, pour que l’hostilité évidente à certains traits de la société française, analysés comme des déviances soixante-huitardes, devienne publique. Liquider l’héritage de mai 68, voilà une formule qui fait mouche. Aussitôt les héritiers se remobilisent, tandis qu’une partie non négligeable de la société française se reconnaît dans ce mot d’ordre. Le candidat a une fois de plus obtenu ce qu’il cherchait : le clivage.
Pourtant, et c’est là le paradoxe, l’héritage de mai est aujourd’hui largement digéré par la société française. Dans les entreprises, les facs, les écoles, les médias, et même dans les couples, 68 a provoqué de profondes mutations aujourd’hui assimilées par le corps social. Daniel Cohn-Bendit a dès sa première prise de parole précisé (vous l’avez entendu hier dans Du grain à moudre, vous le retrouverez dans les pages du Nouvel Obs de cette semaine) que la société d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’était la société des années 60. Se battre contre la société d’alors n’avait rien à voir, non plus, avec le combat à mener aujourd’hui.
Et pourtant les fantômes de Mai 68, comme ceux de la grève de Lip ou de la lutte du Larzac, continuent de hanter l’imaginaire de la société.
Retour donc sur l’héritage de mai. Cette deuxième partie du débat donnait la parole à la salle. La première question pointait l’importance de 68 dans le monde de l’entreprise, un sujet toujours sensible tant les rapports entre la jeunesse et les syndicats ouvriers en 68 furent difficiles, et même conflictuels.
A écouter vraiment!
La première partie consacrée à l’éducation :
Débat Luc Ferry Daniel Cohn-bendit
La seconde partie :
Ca y est les deux Mp3 sont en ligne. Y plus qu’à écouter
Merci beaucoup! C’est vraiment interessant à écouter. Bon sans surprise je me reconnais beaucoup plus en Luc Ferry et sa doctrine du salut sans dieu. D’autres avis?
J’ai pas encore pris le temps d’écouter tout.
Je reviens ensuite.