Pulsion de vie – Pulsion de mort

L’autre jour en roulant pour aller au boulot, je me suis fait la réflexion morbide suivante: Combien de morts dites accidentelles sont à proprement parler de véritables suicides?

Pourquoi une telle question? Je fais référence ici à la pulsion de vie et à la pulsion de mort si chère à FREUD et à notre grand ami Michel ONFRAY (Michou pour les intimes). Prenez le cas banal d’une situation accidentogène lambda, en voiture sur la route. Vous vous trouvez dans la situation ou toute hésitation tout doute, tout laisser aller, toute démission si infime soit-elle se paie par votre mort. Si à cet instant précis la pulsion de mort l’emporte sur votre envie de vivre, vous prenez la mauvaise décision, ou vous ne faites rien, vous laissez faire, et vous mourrez. End of the story.

C’est ce qui m’a amené à penser que beaucoup de morts dites accidentelles pouvaient être causées par une démission même momentanée de l’envie de vivre.

Ma conclusion est qu’il faut avoir envie de vivre tout le temps, pour vivre une belle et longue vie et faire place nette de notre pulsion morbide. Vaste programme n’est-il pas?

J’espère ne pas paraitre trop trivial. Vous me direz si ce genre de reflexions ont ou non leur place dans ce noble blog.

3 réponses sur “Pulsion de vie – Pulsion de mort”

  1. Tu as vu parfaitement juste! Dans un Science & Vie sur le cerveau, il y avait un article qui montrait que statistiquement il y avait plus d’accidents mortels en voiture après qu’un suicide ai été révélé dans les journaux. Cela activait la pulsion de mort et poussait les gens à l’acte! Il y avait aussi le paramètre de mimétisme social mais cela n’empèche pas la présence apriori de la pulsion de mort.
    Tu as encore raison en disant qu’il faut chasser les pensées négatives si on ne veut pas se retrouver à provoquer un accident mortel à l’insu de notre plein gré!

  2. Dans le même genre d’idée, je dirai que c’est un lieu commun que de dire que la voiture est un engin de mort, mais c’est une autre chose que de le réaliser.
    Personnellement je n’y arrive pas.
    Je m’explique : Quand je prends ma voiture et que de plus je trimballe mes enfants, j’ai du mal à me convaincre que je frôle la mort et celle de mes enfants.
    Et pourtant il y a deux ans, ma femme a fait un "tout droit" dans un rocher avec mes enfants. Même si tout c’est bien terminé, j’ai eu la démonstration du danger.
    Peut être est ce un mécanisme propre à notre esprit qui nous protège de la folie de ce danger omniprésent mais incontournable.
    Au même titre que les poilus dans les tranchés développaient un certain détachement par rapport à leur environnement infernal.
    Nous ne pouvons vivre sans voiture, alors nous oublions le danger.

  3. C’est amusant que tu parle de ça, car dans le même numéro de Science & Vie sur le cerveau, il y a un article sur le mécanisme qui nous cache la réalité. En gros notre cerveau nous ment sur les dangers qui nous menacent pour nous permettre d’avoir une vie moins stressante. Des survivants des camps de concentration nazi avaient ce mécanisme cassé, ce qui fait qu’ils vivaient dans la peur permanente de mourir (ils avaient vraiment crus qu’ils allaient mourir). Du coup leur vie leur parraissait terrifiante, la mort pouvant les ratrapper à chaque instant. Notre société avec notre contrat social, nous a fait sortir de cet état de nature où rien ne nous appartient, même pas notre propre vie. Du coup on ne se rend pas compte que la voiture est un super-prédateur beaucoup plus efficace que le requin en ce sens qu’elle tue beacoup plus d’humains que le requin statistiquement parlant!

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