Onfray et Freud

Suite à son livre : “le crépuscule d’une idole”, le philosophe iconoclaste revient sur le traitement médiatique qui lui a été réservé.


Intégrale Onfray 1/2
envoyé par rue89. – Regardez plus de courts métrages.

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http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2010/11/14/lintegrale-de-lentretien-avec-michel-onfray-175878

7 réponses sur “Onfray et Freud”

  1. Sur le coup je serais plutôt du côté d’Onfray : qu’on le juge sur ce qu’il dénonce et qu’a effectivement écrit Freud. On a les textes, on peut vérifier.
    Ce qui m’a toujours semblé bizarre avec la théorie freudienne c’est qu’elle utilise des mythes grecs (le mythe d’Oedipe) qui s’appliqueraient comme par hasard à toute l’humanité. Pourquoi choisir ce mythe précis et pas un autre où l’histoire serait différente ? Les Grecs ont-ils fait preuve d’extra-lucidité en inventant ces mythes ? Mystère… Onfray dit bien qu’en fait c’est Freud lui-même qui a connu ce problème (forte attirance pour sa mère) et qu’il l’a extrapolé à toute l’humanité. De plus ces théories sont un peu remises en cause par les ethnologues qui étudient des peuples n’ayant pas la même structure familiale qu’en occident.

    Par contre pour ce qui est du matérialisme et de l’athéisme militant d’Onfray, je n’y souscris pas. Je crois que son “hédonisme” est une impasse (quel plaisir peut avoir quelqu’un de moche et pauvre ?), et de toutes façons tout a déjà été dit par Epicure et Démocrite.

  2. D’accord sur ton premier point. Pour moi Freud est un philosophe, pas un scientifique. C’est ce qu’avance Onfray dans son livre et ses cours à l’université populaire.

    Par contre je ne comprend pas que tu dise que son hédonisme soit une impasse? Quel rapport avec quelqu’un de moche et pauvre? Veux-tu bien développer s’il te plait? Merci.

  3. Vous êtes bien curieux les garçons !

    Vous discutez du fond du travail d’Onfray alors que dans la vidéo que nous propose Sushi, il n’en est quasiment pas question. Il parle de média et de politique.

    Mais comme justement il se plaint que personne ne veut jamais débattre du sujet de son livre et qu’on se contente de l’attaquer ad hominem, ce n’est qu’un juste retour des choses 😉

  4. @Cento :

    Parce-que cet hédonisme est la dimension horizontale de l’humanité, mais il lui manque la dimension verticale, sous peine d’être un “homme unidimensionnel” cher à Herbert Marcuse.

    Fritjof Capra dans Le Tao de la Physique dit: « Les mystiques comprennent les racines du monde mais non ses branches; les scientifiques analysent ses branches mais ignorent ses racines. La science n’a pas besoin d’une vision mystique et le mysticisme se passe de la science; mais l’homme a besoin des deux ».

    “L’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toute parole qui procède de la bouche de Dieu”

    Encore faut-il reconnaître ces “paroles qui procèdent” : c’est le cas du “sentiment de la nature”.

    Il faut nourrir son âme, sous peine de la voir mourir de faim.

  5. Pour ce qui est de l’exposition médiatique d’Onfray, je trouve qu’il se pose un peu en victime. Il semble dire qu’il n’a pas accès aux médias, mais on le voit souvent à la télé : passage chez Franz-Olivier Giesberg, chez Ruquier, passages réguliers dans les émissions culturelles (celle de Guillaume Durand quand elle existait à l’époque). Donc on le voit assez souvent, on connaît bien sa tête, si bien qu’on peut presque le ranger dans la catégorie des philosophes dits “médiatiques” (contrairement à un Marcel Conche, ou un Gilles Châtelet par exemple). Sans parler de son émission sur France Culture, qui dure depuis 8 ans !! Quel autre philosophe peut en dire autant ? (La victimisation est un artefact couramment utilisé).
    Et pourquoi passe-t-il souvent à la télé ? Parce-que c’est un “bon client”. Il a des positions arrêtées, il “rentre dans le tas”, il ose, et ça les médias adorent. Il a une opinion, et en ces temps où certaines personnes ne savent que penser, il est rassurant d’avoir quelqu’un qui a une opinion (je ne dis pas si elle est juste ou fausse, juste qu’il se positionne). Si bien qu’il se transforme peut-être malgré lui en “gourou” (alors que la philosophie devrait amener au contraire à penser par soi-même) : ses talents oratoires et son charisme font qu’il passe bien, et les gens aiment qu’on pense pour eux, qu’on leur explique le monde. Ce qui me gêne un peu, c’est que si Socrate disait “Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien”, lui sait. Cette absence de doute me dérange un peu.

  6. Je t’accorde que le personnage n’est pas un modèle d’humilité.
    Mais l’humilité est sans doute un concept un peu etranger à un athée ou même à un anarchiste.
    N’implique t’elle pas un degré de subornidation à l’autre, à un maitre, à Dieu.

    Bon je chipotte, je reconnais que son assurance m’ agace parfois.

  7. Tout à fait d’accord avec Job là dessus. Ni dieu ni maître. Et même Onfray revendique cette spiritualité que tu dénis à la science. Son hédonisme est très riche et absolument pas unidimensionnel. Ce serait mal le comprendre et chercher à le réduire pour mieux le rejeter. Non l’hédoniste nourri le corps et on pourrait même dire l’âme si elle existait. C’est ça toute sa force. Etre capable de prendre en compte tout les aspects de la vie sans faire appel à des arrières mondes digne des superstitions les plus simplistes. Il n’apporte pas forcement de réponse, mais il démystifie toutes ces illusions qui nous empêchent de voir la réalité en face et de vivre en homme libre. Il n’y a rien qui m’insupporte le plus que la domination, c’est la soumission. Ni maître ni esclave, voilà mon credo :-)!

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