Le requin, mon ami? Quelle étrange question…
Pourtant il vas falloir reconsidérer les choses …
De récentes percées scientifiques sont en train de donner au requin une image de « médicament vivant ». Est-ce un coup de pub pour rattraper la mauvaise réputation que lui a forgée Hollywood ? Non non, c’est bien vrai ! Son système immunitaire rudimentaire, mais ultra-efficace, produit une molécule, la squalamine, qui le protège des cancers, ainsi que des infections virales et bactériennes. Or, on sait maintenant que la squalamine aurait aussi ces effets quasi-miraculeux sur l’humain. Prêt à revoir vos préjugés ?
<Arrêtez de regarder l’image d’illustration et suivez un peu! …>
Les requins : des fossiles vivants incroyablement résistants
Les requins sont apparus au cours du Dévonien (les plus anciens fossiles dateraient de 430 millions d’années, soit près de 200 millions d’années avant les premiers dinosaures… et 428 millions d’années avant nous !) et ont relativement peu évolué depuis. Il s’agit donc d’animaux plutôt primitifs. Pourtant, ils semblent résister mieux que plusieurs autres espèces marines aux assauts de la modernité. Par exemple, on évalue que 27 % des bélugas du fleuve St-Laurent mourront d’un cancer dû à la pollution de l’eau, tandis que les requins, présents dans presque tous les océans du globe, développent très rarement des tumeurs, en plus d’être particulièrement résistants aux virus et aux bactéries. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
La squalamine à la rescousse
… contre les bactéries
La squalamine, une molécule présente dans l’estomac du requin, a d’abord intéressé les scientifiques pour son potentiel comme agent antibactérien. Alors que de plus en plus de bactéries développent une résistance aux antibiotiques traditionnels, la squalamine pourrait présenter une alternative intéressante dans ce domaine.
… contre les cancers
Rapidement, la recherche s’est réorientée lorsqu’on a aussi la capacité de stopper la multiplication de cellules cancéreuses chez les requins ! En effet, la squalamine empêche la formation des nouveaux vaisseaux sanguins qui viendraient autrement alimenter en sucre les cellules malignes. Les tumeurs, ainsi privées d’apport en énergie, ne peuvent pas s’étendre, ni même survivre très longtemps. Cette propriété de la squalamine s’est aussi avérée vraie chez les humains : les tests cliniques en cours montrent qu’elle est entre autres efficace pour le traitement du cancer de l’ovaire.
… et contre les virus !
Mais les trouvailles ne s’arrêtent pas là ! Les recherches sur les humains ont montré que la squalamine pourrait également traiter efficacement certaines maladies virales qui affectent le foie et les cellules sanguines (hépatite B et D, fièvre jaune, dengue…). Le secret de cette polyvalence : au lieu de s’attaquer à une souche virale précise, elle pénètre les cellules saines et renforce leurs défenses contre l’attaque virale. Du jamais vu dans le domaine de la lutte antivirale !
Bon, rassurez vous, l’huile de foie de morue est utilisé par beaucoup, sans que pour autant nous nous soyons fait copain-copain avec les morues …
Quoique 😉 …
Bel article que vient compléter l’actualité:
Les ailerons de requins sont empoisonnés…
Ils serviraient d’accumulateurs aux toxines qui prolifèrent dans l’océan à cause de nos engrais et autres délicatesses que nous y déversons.
Comme un juste retour à l’envoyeur, ces toxines ne seraient pas bonnes du tout pour les mangeurs d’ailerons de requin.
Pour en savoir plus : futura science