Le juge contraint BioIndusPlus a fermer son intranet
BioIndusPlus, l’un des acteurs du bio alimentaire industriel, a été contraint par le juge Croquette d’interdire à ses salariés l’accès à l’intranet durant la semaine de 20 h à 8 h. Les 5000 salariés en poste en France ne pourront également plus accèder à la “matrice” durant les WE. Même punition pendant les congés. Cette décision de justice s’accompagne d’une obligation pour l’entreprise de dispenser un programme de resocialisation extra professionnel obligatoire pour les salariés les plus accros au réseau de l’entreprise.
Une décision qui tombe après une série de 7 suicides en l’espace de 6 mois. Si 95% de ces suicides ont eu lieu en dehors des locaux physiques de l’entreprise, 100% ont été qualifiés d’accidents du travail.
Après audit des serveurs, la branche réseau de l’inspection du travail a en effet constaté que 80% des salariés de BioIndusPlus passaient en moyenne 2 heures chaque soir à travailler sur l’intranet depuis l’externe. Ils étaient 20% à passer plus de 10 heures sur l’intranet au cours du WE. Les 7 suicidés passaient en moyenne 50 heures par semaine sur l’intranet depuis des accès distants, en dehors des plages horaires de travail officielles. 90% avait divorcé au cours des 12 derniers mois.
Le juge a considéré que la dernière mesure prise par la direction pour conjuguer cette vague de suicide professionnel relevait de la “fumisterie”.
BioindusPlus avait en effet décidé de fermer les portes, physiques, de l’entreprise à 19H pour ne les ouvrir qu’à 8h30.
Impasse au niveau de l’intranet.
http://www.zdnet.fr/blogs/2007/11/06/le-juge-contraint-bioindus-a-fermer-son-intranet/
Bon je vais m’auto-commenter, je pensais que cet article vous ferait sortir de vos gongs…
Je trouve que cet article est révélateur de 2 choses. D’un coté on voit bien que le développement de la super communication fait travailler les gens 24h/24h en s’affranchissant des frontières physiques. On peut continuer à travailler où que l’on soit. D’un autre coté on peut facilement régler ces problèmes par l’application de la loi et du bon sens, comme l’a fait ce juge.
J’en conclu deux choses. L’être humain se laisse facilement déborder par le progrès. Et surtout que l’on peut régler ça sans avoir à rajouter encore plus de lois, ni interventionisme du gouvernement.