Le monde, dans l’indifférence générale, est en train d’épuiser ses ressources en minéraux rares

De quelle rareté s’agit-il ? De celle concernant des minerais et métaux rares utilisés de plus en plus abondamment dans les technologies modernes, celles sur lesquelles on compte précisément pour remplacer les technologies anciennes et pour développer de nouveaux usages faisant un large appel aux télécommunications, aux automatismes et au virtuel. Quand on parle de rareté, il faut évidemment parler d’une rareté relative et non d’une rareté absolue, Aucun géologue sérieux ne nierait la possibilité de trouver du rhodium, du gallium ou du germanium sous les glaces de l’antarctique ou à grande profondeur sous terre. Mais les coûts d’extraction seraient tels, avec les méthodes actuelles, que de telles réserves n’auraient qu’un intérêt théorique. Les produits en question sont non seulement de plus en plus rares, mais gaspillés, en ce sens qu’aucun effort de récupération n’est aujourd’hui organisé à l’échelle suffisante. Par ailleurs, ils ne peuvent pas être produits de façon synthétique. Prenons l’exemple du platine, qui constitue un composant indispensable aux pots catalytiques et aux piles à combustibles. Avec le développement d’une industrie automobile dite propre, les réserves de platine seront épuisées d’ici 15 ans. Il en est de même de l’indium, utilisé pour la réalisation des écrans plats, du tantalum utilisé dans les téléphones portables, de l’hafnium pour les puces électroniques, du gallium pour les cellules solaires et les LEDs, du germanium dans les semi-conducteurs…D’autres minerais ne sont pas considérés comme aussi rares, mais ils le deviennent rapidement. Citons le plomb, le nickel, l’étain, le zinc l’argent et l’antimoine, sans mentionner le cuivre et l’uranium dont les réserves économiquement exploitables se réduisent rapidement.

Nous ferons pour terminer ce sombre diagnostic une réflexion qui ne surprendra personne : les pays européens, si préoccupées par le problème de l’énergie, ignorent superbement des défis qui risquent de compromettre leur développement économique bien plus tôt et bien plus sévèrement que ne le fera la raréfaction du pétrole et du gaz.

http://www.automatesintelligents.com/edito/2007/juin/edito.html

4 réponses sur “Le monde, dans l’indifférence générale, est en train d’épuiser ses ressources en minéraux rares”

  1. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme …
    On recycle le papier, le verre, le plomb, etc …
    Demain se sera le rhodium, le gallium ou le germanium.
    Quoi que pour ce dernier, il me semble qu’il y en a encore beaucoup aux balcons …

  2. Ben quand tu sais maintenant que les gansters de marseille volent les cables en cuivre des hopitaux, tu te dis qu’il doit bien y avoir une raréfaction des métaux. Mais le problème le plus grave étant que nos technologie moderne s’appuies énormément sur ces métaux. Les gens vont faire la gueule quand ils n’auront plus de téléphone portable…

  3. Pour changer de tout ces articles déprimants, faisons preuve d’un d’optimisme utopique.

    Comme le dit Eclos en citant Lavoisier “Rien ne se perd…”
    Il fait donc veiller à ce que la plupart les produits que nous transformons soit réutilisable.
    Pour ceux qui ne le sont pas, il faut en limiter la consommation à des fonctions essentielles.

    Exemple 1: Si le “scmilblicium” aux propriétés extraordinaire, doit devenir rare, un industriel avisé se refusera à l’inclure dans des produits de conforts, car à terme son prix de reviens dépassera le prix de vente acceptable par le marché.

    Par contre ce même entrepreneur doublement avisé, investira dans un département de R&D pour recycler le “scmilblicium” ou lui trouver un remplaçant :”l’erzatsium” qui lui pourra être produit à faible coût de façon illimité.

    On voit en quoi dans un cette belle utopie d’un capitalisme parfait, que certain ici aime à défendre 😉 , les problèmes sont sources de rebondissements bénéfiques.

    Quelques esprits chagrins pourrait exposer un exemple un tout petit peu différent

    Exemple 2:

    Un investisseur audacieux et très informé a bien compris que le “scmilblicium” offrait un fort potentiel de développement. Il est possible moyennant de gros investissements au travers de campagnes marketing de créer un nouveau besoin pour un produit grand public utilisant le “scmilblicium”. Une situation de monopole peut ainsi s’établir et permettre de réaliser à très court terme des profits faramineux.
    Une fois les bénéfices engrangés, il faudra très vite retirer les fonds et les réinvestir, avant que la pénurie de “scmilblicium” rende l’affaire non viable et que le marché s’écroule.

    Mais j’avais promis de rester optimiste, donc nous qualifierons ce deuxième scénario de peu probable.

  4. J’aime bien ton premier exemple :-)! Ton deuxième exemple existe déjà avec les téléphones mobiles et autres écrans plats qui envahissent notre quotidien. Comment fera-t-on demain sans eux? Soit la recherche aura trouvé un substitut, soit on sera capable de recycler. Sinon ces produits disparaitront tout simplement! Mais bon est-ce vraiment un mal :-P?!
    Mais le sujet principale de ce petit mot est que ce ne sera peut-etre pas la pénurie de pétrole qui boulversera le plus notre futur, mais celui de métaux rares, surtout si ceux-ci rentrent dans la fabrication de toute cette électronique qui a su se rendre indispensable…

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