Du nouveau dans les éoliennes
International – Economie – Environnement
Grande Bretagne et Chine vont mener la course en tête dans l’installation des GW d’électricité d’origine éolienne.
John Hutton, le ministre britannique de l’énergie, vient d’annoncer à Berlin, lors d’une conférence sur l’énergie, un plan visant à installer des milliers d’aéro-turbines en mer du Nord, mer d’Irlande et le long de la côte écossaise. Ces équipements devraient générer assez d’énergie pour satisfaire à la moitié des besoins en électricité du pays, tels que calculés actuellement. L’ensemble de la plateforme continentale de Royaume uni serait concerné par ce nouveau mode de développement, sauf des zones vitales pour la navigation et la pêche.
Le plan prévoit des turbines pouvant atteindre 300 mètres, chacune d’entre elles capable d’alimenter jusqu’à 8000 foyers. Aujourd’hui les ressources classiques de production d’électricité génèrent 75 gigawatts de courant, dont 0,5 seulement proviennent du vent. Les programmes actuels prévoient d’atteindre 8 GW. Mais si le plan annoncé par le ministre est mené à bien, ce serait 33 GW qui seraient produits aux alentours de 2020. Il serait nécessaire de maintenir des centrales classiques pour répondre à la demande en l’absence de vent, mais le coût de telles centrales n’augmenterait pas considérablement le bilan final, selon les calculs économiques présentés.
Dès aujourd’hui, le Royaume Uni est le premier investisseur en éoliennes dans le monde, et le second après le Danemark en capacités actuellement installées. Le plan se traduira par le fait que les éoliennes seront visibles pratiquement partout le long du littoral, ce qui va certainement relancer les débats sur les préjudices esthétiques en résultant. Mais jusqu’à présent, l’opinion a bien accepté les équipements pilotes .
D’autres solutions technologiques verront le jour d’ici quelques années. Ainsi, un nouveau super-aérogénérateur a été présenté à la dernière Wind Power Asia Exhibition de Pékin. Il s’agit du Maglev, utilisant la lévitation magnétique. Un rotor à axe vertical est suspendu, non sur des roulements traditionnels, mais par un flux magnétique généré par des aimants permanents (ne nécessitant pas d’alimentation électrique) utilisant une terre rare spéciale, le neodymium. Il n’y a pas de perte d’énergie due à la friction et les coûts de maintenance sont minimes.
Le Maglev présenterait d’autres avantages. Il peut utiliser des vents très faibles, de vélocité inférieure à 1,5 m/s. A l’inverse, il supporte des vents supérieurs à 40 m/s. L’installation d’une seule de ces turbines géantes pourrait produire 1 GW de courant, soit le 1/33e du plan britannique, pour un prix de construction unitaire estimé à $53 million. Le coût global rapporté à la production ne dépasserait pas 50% de celui d’une éolienne classique. La construction de ces machines a commencé en novembre 2007 dans un site de la Chine centrale, sous la responsabilité de l’entreprise chinoise Zhongke Hengyuan Energy Technology. Les turbines seront aussi fabriquées en Arizona par MagLev Wind Turbine Technologies.
On retiendra deux choses de ces informations convergentes. D’une part, l’énergie éolienne a un bel avenir devant elle, malgré ce qu’en disent ses détracteurs. Elle n’est d’ailleurs pas incompatible avec le solaire et le nucléaire, ce dernier pouvant prendre le relais des défaillances de la nature. D’autre part, la Chine parait vraiment décidée à innover pour prendre la tête dans ce domaine, ce qui est une excellente chose pour le climat. L’Europe fait bien, grâce à la Grande Bretagne, de ne pas prendre de retard.
Jean-Paul Baquiast
Bon là tu es d’accord Job qu’il faut donner à la Chine tout le savoir faire technologique pour qu’ils développent des énergies propres!